Jouer avec le feu - DELPHINE COULIN, MURIEL COULIN

14/02/2025

Pierre élève ses deux fils, Louis et Fus, seul. Louis est le plus jeune des deux et il excelle dans ses études. Cependant ce n'est pas le même chemin pour l'aîné, Fus. Il se lie avec des groupes d'extrême droite et va très vite devenir attiré par la violence et les relations de domination, sous l'incompréhension totale de son père. Malgré ses efforts, Pierre ne peut rien contre les nouvelles fréquentations de son fils aîné. 

L'extrême droite et ses ravages 

L'extrême droite, avec son discours radical et ses promesses de certitudes, trouve souvent écho chez les jeunes en quête de repères dans un monde incertain. Certains, comme Fus, se laissent séduire par cette idéologie qui semble leur offrir une place et une identité, là où leur famille ne parvient pas à combler ce vide.

Les fréquentations d'extrême droite apportent à Fus un sentiment de puissance et de reconnaissance qu'il ne trouve ni auprès de son père, travailleur engagé mais dépassé, ni auprès de son frère, qui réussit trop facilement. Ces groupes lui donnent l'impression d'exister dans un univers où il peut se faire remarquer, prendre des décisions et exister à travers des rapports de force. 

Des acteurs exceptionnels 

Vincent Lindon, Benjamin Voisin et Stefan Crépon sont incroyables dans Jouer avec le feu. Lindon, avec son regard intense, joue parfaitement ce père fragile qui, malgré son amour, ne peut rien contre la dérive de son fils. Voisin, dans le rôle de Fus, apporte une vraie force et une grande complexité à son personnage, rendant ses choix perturbants. Crépon, quant à lui, interprète le frère cadet avec beaucoup de justesse, montrant à quel point sa réussite ne le protège pas des tensions familiales. Ces trois acteurs parviennent à toucher au cœur du film, en faisant passer des émotions et des messages profonds avec une sincérité qui rend tout le film encore plus poignant.

L'impuissance d'un père face à la dérive de son fils

L'impuissance du père face à la dérive de son fils est vraiment frappante dans Jouer avec le feu. Pierre essaie de raisonner Fus à plusieurs reprises, mais rien ne semble l'arrêter dans sa quête vers des fréquentations extrêmes. On se demande pourquoi il n'insiste pas plus pour le convaincre, pourquoi il n'agit pas différemment pour le faire réagir. Et pourquoi Louis, son frère, ne dit rien non plus, alors qu'il pourrait essayer de le faire changer de direction ? Tout ça nous mène à la scène finale, où Pierre, enfin, exprime toute sa douleur et sa frustration. C'est un moment très fort, mais on se pose la question : pourquoi attendre jusque-là pour dire tout ça ?

C’est à cause du silence que ça va aussi loin

Cette phrase donnée par Delphine Coulon, une des réalisatrices, touche vraiment au cœur du film. Parfois, on pense que se taire ou éviter d'en parler est la meilleure chose à faire, surtout quand on ne sait pas comment aborder un sujet délicat. Mais dans le cas de Pierre et Fus, ce silence n'a fait qu'empirer les choses. Pierre croyait peut-être qu'en restant calme, il empêcherait son fils de se perdre, mais en réalité, c'est l'absence de dialogue qui a permis à Fus de s'enfoncer dans ses choix. Cette phrase nous montre que parfois, il vaut mieux confronter la situation, même si ça fait peur, plutôt que de rester silencieux et laisser la situation devenir incontrôlable.

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